La symétrie émotionnelle de la réponse.

Je n’utilise pas le concept de « symétrie de la réponse émotionnelle » de la même façon que Paul Jorion d’après un article qui date de 2008 ; On en fera l’analyse plus tard.

Paul Jorion en donne lui-même un exemple. Sur son site,  une personne critique sévèrement son livre : «  comment la réalité et la vérité furent inventé » ; En temps ordinaire la réponse serait un dénigrement de la critique et de son auteur, des outrages, des insultes.  Hé bien, c’est ce que ne fait pas Jorion, il n’y a pas de symétrie émotionnelle de la réponse; Il répond calmement et gentiment : « le critique n’a pas compris ce que je voulais dire », désarmant ainsi la querelle.

Dans un livre, il est dit : « répondez doucement à la colère des gens afin de vous en faire aimer. »

Un autre exemple pris dans un reportage TV. Les autorités thaïlandaises avaient décidé de lutter contre la pédophilie qui sévit dans leur pays. Lors d’une descente de police, les policiers arrêtèrent un type en compagnie d’enfants dans une chambre d’hôtel, lui demandant agressivement ce qu’il faisait-là et s’il ne savait pas que la pédophilie était interdite ; celui-ci  répondit aux policiers d’une petite voix toute suppliante ;: «  but they insisted so much, you know …. I didn’t want …, but they insisted so much, you know ? » ; Ainsi il fit tomber la colère des policiers à son endroit ..

Il existe la même chose dans la séduction où l’on simule une émotion afin de faire naître la même émotion.

Mais l’inverse existe aussi. Parlons maintenant de la catégorie des querelleurs, des insulteurs, des PD, qui sont des hommes qui cherchent à niquer d’autres hommes, sans raison, juste pour le plaisir ; De ceux, en général, qui cherchent à en découdre avec le premier venu, pour cela ils ont besoin d’un prétexte.

Ce prétexte doit leur fournir deux choses : un avantage : un ascendant psychologique et une raison pour frapper. Le but du prétexte est de mettre autrui dans son tort en lui faisant croire qu’il a manqué de respect ; ainsi étant dans son tort, il est affaiblit, et le prétexte pour frapper est tout trouvé.

Ou encore pour dire les choses différemment, on provoque une personne ; une provocation est une action dont le but est d’amener une réaction ; C’est sur la réaction que l’on frappe.

Le jeu consiste donc à offenser, outrager, faire un affront, de telle sorte à provoquer une réponse émotionnelle symétrique : on répond sur le même ton, on s’énerve, on parle de haut.

Ainsi il y a une escalade des réponses émotionnelle de chaque coté ; L’insulteur se prétend insulté et trouve le prétexte qu’il cherchait.

Il est important pour l’offenseur de mettre autrui dans son tort ; car comme dieu donne la victoire a celui qui a raison en le rendant plus fort, de même celui à qui l’on montre qu’il a tort se trouve affaiblit – C’est de la guerre psychologique ! –

– D’un coté le jeu consiste donc à faire croire à autrui qu’il a tort, qu’il est coupable donc justement puni.

– Et de l’autre coté, il s’agit de rester calme et de démonter l’accusation ; ainsi celui qui par sa manœuvre espérait un avantage, ne l’a plus !

Il existe différentes façon de provoquer la colère d’une personne, Aristote dans la rhétorique, livre II en fait la liste, c’est le mépris immérité, dit-il, qui excite la colère, trois sortes de mépris : dédain, vexation, outrage.

Ou bien pour simplifier on peut parler d’offense, d’outrage ou d’affront.

Offense vient de offensive, c’est une attaque sans raison, immérité, qui fait naître un sentiment d’injustice.

L’outrage a pour but de faire éprouver de la honte au patient, les jeunes outragent souvent croyant ainsi démontrer leur supériorité, dit Aristote.

Affront vient de affronter. Le but de l’affront est de provoquer un affrontement ; C’est pourquoi autrefois, du temps des duels, la personne qui s’estimait offensée par une autre personne, la giflait afin de lui faire un affront et qu’elle ne puisse refuser le duel.

Faire un affront consiste donc à avilir une personne, de telle sorte que si elle reste sans réaction, elle perde son honneur: son estime d’elle-même ou sa réputation : l’estime du public.

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La critique adressé à Paul Jorion :

http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article227

Sa réponse le 5-7-10 à 20h33

http://www.pauljorion.com/blog/?p=13542

Comment exciter les passions: la colère, e c t,  voir :

https://antidragon.wordpress.com/2009/08/14/liste-des-passions-completee/

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