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Les différentes façons de gérer la culpabilité

novembre 13, 2009

« La plupart des erreurs des hommes ne consistent pas à se laisser tromper par de mauvaises conséquences, mais à se laisser aller à de faux jugements dont on tire de mauvaises conséquences. »                                                                 Logique de Port Royal     P 10

Port Royal a peut-être raison ; il est possible que les hommes soient dans l’erreur de par ces raisons, mais ce serait leur supposer une volonté non malveillante ; il est plus probable, si on creuse un peu, qu’on trouve l’amour-propre et la culpabilité à l’origine de leurs erreurs. Si c’est le cas, on trouvera  leur volonté de se défausser à l’origine de leur façon de penser ou de leurs erreurs de logique, qui peuvent consister, par exemple, à raisonner à partir des conséquences et non à remonter aux causes, comme le font les gauchistes.

Il est nécessaire de distinguer plusieurs choses, d’abord la culpabilité peut-être très présente au niveau de la conscience et inhiber le sujet de telle sorte qu’elle l’empêche d’avoir une vie normale, comme c’est le cas pour les gens timides ; elle peut aussi être présente sous la forme d’une souffrance de vivre que le sujet (la personne) constate mais dont il ignore l’origine. Cette souffrance de vivre est la base sur laquelle s’appuient les chrétiens pour expliquer le péché originel: «Souffrance et tribulations pour quiconque commet le mal. » NT.

Le sujet peut aussi, comme c’est le cas pour l’opiniâtre, n’avoir aucun affect au niveau de la conscience, aucune souffrance, mais ne pas supporter qu’on lui dise qu’il a tort, qu’on lui fasse des reproches, qu’on l’attaque, et j’avais oublié le principal : qu’on le critique ! Sa culpabilité  n’est donc pas présente dans sa conscience mais ressort à travers ses réactions aux critiques : ce qui se voit dans les blame-games. Cette culpabilité n’est excitée que par l’action d’autrui, comme chez le marquis de Sade, elle ne devient présente et pénible que par la punition, ou les coups, réels ou symboliques, qu’on en reçoit, quel qu’en soit la raison, comme c’est le cas pour les enfants.

On distingue donc deux cas différents, comme le font les aliénistes, parmi les affections mentales : les névroses et les psychoses. Le névrosé est la personne qui a conscience de souffrir d’une affection mentale troublant sa vie quotidienne; alors que le psychosé, s’il a conscience de son état, n’en souffre absolument pas, et n’en est aucunement gêné ; par contre il exporte son stress chez les autres, qui en sont affectés à sa place ; c’est le débat actuel sur les psychopathes : les pervers narcissiques ou les pervers paranoïaques. Ces psychopathes sont des gens sans foi ni loi, manipulateurs et sans scrupules. Toujours selon les aliénistes et d’après le décryptage de leur charabia, il y aurait, au niveau de la conscience des psychosés, un trou dans le signifié, c’est-à-dire, quelque chose qui n’a pas de sens chez eux, cette chose serait la culpabilité. C’est une hypothèse qui doit être confirmée, mais qui expliquerait que certaines personnes, inexplicablement, n’éprouvent aucune empathie à la souffrance d’autrui, et aucun scrupules à faire le mal ou à faire souffrir autrui.

Nous avons vu que l’une des façons de gérer la culpabilité est de l’ordre du négationnisme, il s’agit de nier que le mal est le mal, comme le fait le marquis de Sade ; Une autre façon est de nier le réel, comme le font les accusés au tribunal niant les preuves de leur implication ; Une autre façon consiste à se défausser de ses erreurs et à faire porter le chapeau à des boucs émissaires; Une autre façon, c’est celle de l’opiniâtre qui refuse simplement de reconnaître qu’il a tort, qu’il s’est trompé, qu’il a mal agit. Une autre façon consiste à prévenir toute accusation et à se blanchir par avance, c’est celle des paranoïaques et des hypocrites qui se défaussent préventivement de toute accusation possible alors que personne ne les attaque, ils sont toujours sur la défensive, par exemple les gauchistes qui accusent les français d’être des salauds, des sans-cœur  responsables de tous les malheurs de l’humanité ; et qui, dans le même temps, se présentent eux-mêmes comme des blanches colombes. On peut aussi trouver des personnes qui utilisent des techniques de diversion, qui consistent à détourner les regards vers d’autres problèmes sans rapport avec la cause (eux-mêmes), c’est la technique dite du « drapeau rouge » pour faire attaquer le taureau (il me semble) ; Des techniques d’attaques préventives dans le sens d’inversion accusatoire, qui consistent à accuser préventivement, c’est important, ses accusateurs de ses propres fautes; Ou si l’on veut à éliminer ses juges potentiels.  Et enfin, provisoirement, comme déjà dit, toujours dans cette gestion de la culpabilité, les personnes qui s’excusent sans arrêt de fautes qu’elles n’ont pas commises, qui se justifient sans arrêt, ou qui s’accusent elles-mêmes de fautes en croyant les faire disparaître magiquement, exemple classique celui cité plus haut à propos des gauchistes, et enfin les personnes qui se punissent elles-mêmes sans raison, mais la punition, la repentance est un moyen d’expier ou d’expurger une culpabilité dont on ne connaît pas l’origine, et en dernier recours on trouvera les techniques qui consistent à retourner la culpabilité contre soi-même, à tort ou à raison, ce sont les tentatives de suicide ou les divers types de comportement suicidaires, qui ne sont pas toujours évident, comme on verra plus tard.

En résumé, cette culpabilité est bien présente et explique une grande partie des comportements humains. Pour raisonner à l’envers, le plus évident est que lorsqu’on dit à l’homme qu’il a tort, ou qu’il n’a pas raison, ou qu’il se trompe, qu’on l’accuse, qu’on l’attaque, qu’on le critique : il se sente coupable ; Or la culpabilité est un sentiment désagréable. Pour éviter ce ressenti, l’homme se lance dans une bataille pour prouver qu’il a raison, qu’il n’a pas tort, qu’il est faux qu’il se trompe.

Ceci expliquerait qu’il veuille toujours avoir raison et ne supporte ni  contradiction, ni contestation, ni discussion : Il ne supporte pas d’avoir tort parce que cela le culpabilise !